du 22 au 26 juin 2020
RESIDENCE / CREATION
Compagnie ZAÏ ZAÏ
« KINTSUGI »
solo performatif
C’est la perte, l’absence, le deuil qui contraignent le blessé à remplir le vide par des représentations. C’est dans le vertige du vide provoqué par la perte que le symbole crée une représentation qui vient à la place de l’objet perdu » Boris Cyrulnik
Kintsugi revient au pôle 164 pour ses derniers temps de créations. Presque en auto gestion, l'artiste prend en charge la transformation scénique et corporelle pour façonner sa métamorphose.
Ce projet s'intéresse à la transformation de soi. Il prend appui sur l'art du Kintsugi, une technique de réparation de vases brisés par des jointures en or. La philosophie de cette pratique fait échos au concept de résilience, qu'il soit physique comme psychologique. Dans ce solo, le corps y est travaillé à la fois comme matière brute et comme forme habitée, morcelée et recomposée. A l'image des différentes étapes précises de restructuration du vase, le corps se réunifie en une masse cohérente, se reconstruit, brisures apparentes en une nouvelle forme hybride forte de ses expériences.
La collaboration étroite auprès de Charlène Dubreton dans l'élaboration de prothèses de corps « mobilières » et auprès de la compositrice Sannety, redéfinie ce solo en une performance visuelle et protéiforme.
« Nos histoires personnelles, familiales et sociétales sont ponctuées par des temps de détresses, autant d’épreuves que nous surmontons de manières inégales. L’idée de ce solo s’est développée autour du concept de résilience. Je me questionne sur cette faculté commune à chaque individu et communauté, à se relever après un choc traumatique. Je m’intéresse aux différents facteurs et processus de transformation en jeu lors de la rémission, à ce qui peut faire lien de passage entre l'horreur et la poésie.
Au cours de ma recherche, je découvre le Kintsugi : une technique ancestrale de réparation des vases en céramiques. Le vase une fois brisé n’est pas jeté mais au contraire réparé et sublimé par l’esthétisation de ses brisures. Il devient une pièce unique et précieuse, chargée de son histoire. Fort en symbolique, cet art est porté par une philosophie faisant écho avec l’état psychologique dit «résilient ».
L’idée de réparation, de transformation, du renoncement à la passivité, témoigne d’un acte viscéral de survie et fait émerger une beauté saisissante que je souhaite explorer.
Avec ce solo, je cherche à développer une forme hybride en explorant le processus de réparation de la matière et les différentes stratégies résilientes physiques et psychologiques. Le ton de la pièce ne se veut pas écrasant par le sujet et l’humour participe au tissage de différents degrés de lecture. »
Pauline Lavergne
Création de Pauline Lavergne
Assistant à la création : Louis-Clément da Costa
Composition musicale : Sannety ; Ambre Kps
Costume/ mobilier : Charlène Dubreton
Aide à la scénographie : Justine Bougerol
Crédits photo : Ambre Cazier
SOUTIENS
Soutiens/ Accueils en résidence : CDCN La Manufacture, La Rochelle ; Dans les parages, Compagnie La Zouze Christophe Halleb, Marseille ; Pôle 164, Marseille ; Fondation pour l'amour de la danse, Genève; Théâtre de l'Horizon, La Rochelle; Ballet National de Marseille (prêt de studio); Festival Bam, Bamako.
REPERES BIO
Après un cursus au Conservatoire Régional de Toulouse en Danse contemporaine, Pauline suit une formation universitaire en Psychologie et en Art du Spectacle Chorégraphique . Paris 8, au C.E.S.M.D (Centre d’Etudes Supérieures de Musique et de Danse), . Toulouse puis à S.E.A.D (Salzburg Experimental Academy of Dance).
Intéressée par les arts numériques, Pauline se tourne vers la compagnie KDanse dirigée par Jean-Marc Matos et Anne Holst pour laquelle elle travaille et collabore depuis 2013 (Metatopia, Metabody 2014/2015/2016, Fées3, BodyFail, prochainement RCO). A la fin de ses études, elle fait une apparition dans BIT de Maguy Marin au Théâtre Garonne, puis est engagée à la Rochelle auprès de la cie Toufik.oi. Pauline déménage à Bruxelles et s’inscrit dans une démarche de travail en collectif, participe à des projets auprès de David Hernandez, Gilles Polet, Louis-Clément Da Costa et pour le collectif The House of Unicorns.
Pédagogue, elle intervient en milieu associatif et scolaire auprès de la compagnie Kdanse à Toulouse et pour le projet El Fabrica en Tunisie en Avril 2016.
Actuellement interprète pour Louis-Clément Da Costa, ils travaillent sur une nouvelle pièce, Volutes. Elle est également assistante chorégraphe et interprète pour la compositrice Sannety dans la pièce Haruspex et travaille aux côtés de l’artiste designer Thomas Guillemet, du programmeur Clément Barbisan et du chorégraphe Jean-Marc Matos pour la pièce interactive BodyFail, deuxième prix Pulsar, et prochainement pour la pièce RCO.
Avec Kintsugi Pauline crée sa première pièce solo. Elle prépare une nouvelle pièce « Parade » issue de différents ateliers qui seront menés à Coco Velten, partenaire du projet, entre Novembre 2019 et Avril 2020 à Marseille.