top of page

Cie Corps Calcaire / Eve Ganneau

  • Pôle 164 Marseille
  • 14 juil.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 juil.

Résidence de création - 20 > 24 octobre 2025


« SKYA » (titre provisoire)



ree

Juin 2024, Athènes. La chaleur est accablante, presque irréelle. Elle donne une densité étrange au temps, aux gestes, aux pensées. Dans cette ville qui est mon deuxième cœur, je ressens physiquement ce que le monde ne cesse de nous crier : la planète brûle, et pourtant nos corps s'alourdissent au lieu de fuir. Nous cherchons l'ombre. Elle devient espace de survie, de refuge, de transformation.

C'est là que germe ce projet. Portée par la lecture de Devenir animal de David Abram, je m'interroge sur ce que notre époque fait à notre relation au corps, à la perception, au vivant.

« Et si un enfant curieux nous questionne sur la vie des ombres, nous allons répondre que leur vie n'existe qu'en deux dimensions » écrit-il. L'ombre, souvent réduite à une surface plane, retrouve ici une épaisseur, une voix, une manière de réancrer le corps dans l'instant.

Ce duo est un dialogue entre deux corps et leurs ombres. Un jeu de contrastes, de matières, de présences. Nous explorons l'ombre comme volume mouvant, comme métaphore de nos zones floues, intimes, vulnérables. L'ombre comme territoire à habiter, plutôt qu'à fuir. Elle devient tour à tour espace de repos, lieu d'invisibilité, espace sauvage où un autre rapport à la vie peut émerger, plus instinctif, plus animal.

La pièce met en jeu deux corps dans une relation constante au contraste : tragique et comique, abstraction et concrétude, ressenti intime et image sociale, solitude et interaction. Nous voulons que l'écriture de ce duo puisse glisser entre les registres, sans chercher à résoudre les contradictions. Ce sont dans ces frottements, ces

ambiguïtés que s'écrit notre dramaturgie.

Le spectacle souhaite mêler improvisation, parole, danse et création sonore. Ces médiums se croisent sans hiérarchie pour composer une forme vivante, à la fois exploration sensorielle et prise de parole. Nous cherchons à laisser émerger des situations, des états, des récits fugaces. Ce travail est un acte d'écoute : des sensations, du présent, de l'autre. C'est aussi un manifeste discret pour une attention plus fine au vivant, pour des formes souples et légères, pour un art du flou dans un monde qui exige des contours nets. Nous dansons avec nos ombres et nous les laissons danser avec nous.


Ce duo porté au plateau par Eve Ganneau (danseuse, chorégraphe) et Léa Good (comédienne, metteur en scène) prend la forme d'un dispositif scénique léger, modulable et nomade. Pensée pour s'adapter à une grande variété de lieux - salle de spectacle, café associatif, tiers-lieu ou festival - cette création revendique une esthétique DIY.

La technique est présente à vue et fait partie intégrante de la scénographie : une table de mixage, des micros, une pédale looper deviennent les instruments d'un language hybride à la croisée du son, du mouvement et de la parole.


REPERES


Eve Ganneau est Diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en 2006. Elle commence son parcours professionnel comme danseuse en Allemagne avec le Aalto Ballet Theater puis le Staatstheater Wiesbaden. En 2012 elle rejoint la compagnie du Scottish Dance Theatre en Ecosse où elle collabore avec de nombreux.ses chorégraphes en tant que danseuse et ponctuellement répétitrice pour des reprises de la compagnie. Elle y développe un intérêt pour la transmission.

En 2015 elle s’établit en tant qu’artiste indépendante et noue des liens durables avec plusieurs compagnies en Europe : Joan Cleville Dance (Ecosse), Andersson Dance (Suède), Damien Jalet (Belgique), Cafe Fuerte (Autriche), Scarlattine Teatro (Italie). Elle est également sollicitée en tant qu'enseignante au Royaume-Uni (Scottish Dance Theatre, Scottish School of Contemporary Dance, Northern School of Contemporary Dance, Verve Postgraduate Dance Company Leeds, National Youth Dance Company of Scotland, PRIME Elderly Company Edinburgh) et en tant que répétitrice et assistante chorégraphe sur de nombreux projets.

En 2021 elle devient praticienne certifiée de la méthode Feldenkrais, pratique d’éducation somatique qui s’appuie sur la richesse de la proprioception, du corps sensible dans l’environnement, et de toutes les dimensions de la personne.

En 2023, elle obtient le master 2 "Art et scènes d'aujourd'hui - écritures scéniques en espace public" avec la FAI-AR, formation supérieure pour la création en espace public.

Elle crée la compagnie Corps Calcaire en 2023 pour y développer ses propres projets. Elle utilise la danse et le mouvement comme médium principal de rencontre et de dialogue et le champ chorégraphique comme lieu d’expérimentation. Elle s’applique à tisser des liens entre disciplines artistiques, à prendre soin des rencontres, et penser le monde et le corps comme une constellation de points avides de connection.


Léa Good s'est formée à l'Université Lyon II en Art du Spectacle et Lettres modernes puis elle intègre la formation professionnelle du Conservatoire de Grenoble en 2016. Elle fait aussi un an d'études théatrales à l'Université Fédérale du Permabouc au Brésil. En 2021, après six ans d'activité en tant que comédienne

et menteuse en scène, elle intègre la FAI-AR - formation supérieure d'art en espace public. Elle travaille dans différentes compagnies comme le Collectif de l'Atre, la Cie La Grenade, la Cie Le désordre des choses et la Cie Belle Pagaille. Elle y approche plusieurs esthétiques et navigue entre écritures contemporaines et écritures de plateau. Elle expérimente tout autant le jeu que l'écriture et la mise en scène et développe un intérêt particulier pour les spectacles qui l'amènent hors des boîtes noires.

En parallèle, elle porte un intérêt croissant pour la réalisation de créations radiophoniques, avec des formes fictives ou documentaires. En 2023 elle crée la Cie L'Escarpée pour y développer ses projets de création.


La compagnie Corps Calcaire est une compagnie basée à Antibes (06). Créée en 2023, elle utilise la danse et le mouvement comme médium principal, outil de création, de rencontre et de dialogue et savoir-faire artisanal.

Elle considère le corps comme lieu privilégié d'enquête et de relation. Le champ chorégraphique devient un espace d’expérimentation pour développer une “esthétique de la relation” et enquêter sur la production individuelle et collective de subjectivité. Elle porte des projets de création et de transmission, suivant une démarche artistique et pédagogique qui interroge la relation à soi, aux autres et à l'environnement. Elle s'applique à tisser des liens entre les disciplines artistiques, prendre soin des rencontres et penser le monde et le corps comme une constellation de points avides de connection.

INTERSTICES est le premier projet porté par la compagnie. C’est un projet de territoire à la lisière entre transmission et création, né dans le cadre du master "Arts et scènes d'aujourd'hui - écritures scéniques en espace public". SKYA (titre provisoire) est le second projet de création de la compagnie.

bottom of page