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Anne Gaëlle Thiriot / Collectif La MèCHE

  • Pôle 164 Marseille
  • 1 juil.
  • 5 min de lecture

Résidence de création


9 > 13 février 2026


« Stranger »


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Je ne te connais pasje t’aime déjàtu es grandecomme une fraisetes ongles de fraise se construisent doucement je suis une terre fertile

le transplant de l’arbre dans la mer a pris un abysse s’ouvrecomme une douce chute infinie

 

Stranger est un projet solo sur l’inconnu et l’apprentissage de la confiance, pour un public de tout âge à partir de 4 ans. Il prend les abysses comme métaphore et comme imaginaire pour construire une pièce où l’on découvre la scène, soi-même et ses voisin.es au fur et à mesure de la pièce.

 

Ce à quoi je m’engage dans cette vie c’est à apprendre à tes côtés, toujours. À étudier les changements que tu amènes dans mon corps, dans mon esprit, dans mon cœur. À venir à l’école tous les jours, et à prendre avec toi le cours intitulé « comment nous perdurons ». Je m’engage à apprendre rigoureusement à collaborer avec grâce et à me retirer quand c’est à ton tour de faire tes preuves. Je m’engage à plonger en profondeur pour trouver les nourritures qui nous illumineront du dedans. Je t’aime, et j’ai tant à apprendre. Je t’aime et nous apprenons tout juste que cela est possible : l’amour à une échelle où nous pouvons survivre. Je t’aime, et quelle générosité – quel miracle – de recevoir de la vie ce don d’apprendre. (L’amour, à une échelle où nous pouvons survivre, Alexis Pauline Gumbs traduite de l’anglais américain par Emma Bigé et Myriam Rabah-Konaté)

 

Depuis 2022, je rencontre régulièrement au CAMSP (Centre d’Action Médico-Sociale Précoce) de l’Hôpital Nord de Marseille des enfants en situation de handicap, leurs familles et soignant.es pour des ateliers de danse. J’ai envie de faire une pièce que le regard de ces personnes ferait naître, avec la même qualité que celle qui teintent nos rencontres, un mélange de simplicité, de pragmatisme et d'imprévisibilité joyeuse, profonde et poétique. Une pièce à la fois écrite et improvisée, donc.

Stranger est très librement inspiré par le livre anglais pour enfants The Thing, dans lequel un objet / être non identifié apparaît dans l’espace public et attire tout un tas d’attention autour de lui sans rien faire. Centré autour d’un objet immobile et muet et d’anti-héros, ce livre existentialiste pour enfants, de

Simon Puttock et Daniel Egnéus, m’inspire par son côté plastique. Et il invite à une forme d’autodérision, à la confiance et au jeu qu’il me paraît tout approprié d’invoquer socialement pour notre actualité.

Fin 2021, j'entame un long processus de PMA (Procréation Médicalement Assistée) me permettant de devenir maman; un processus qui ouvre des moments de science-fiction dans le quotidien. Je découvre littéralement au fond de moi un peu plus chaque jour ce que veut dire faire confiance et avoir fait confiance à un.e.des inconnu.es, qui ont changés.es ma vie.

Je suis intéressée par les processus qui amènent à changer de rôle, de fonction, d’état. Le moment où l’on change, on est à la fois étranger.e à soi-même et on enlève ou découvre des couches de soi qui nous étaient familières. L’adolescence, le devenir parent, tomber amoureux.se, changer de pays ou de ville, apprendre une

langue, perdre / retrouver quelqu’un.e ou quelque chose, un moment concomitant de pertes de repères et de construction d’autres balises. Et si le travail artistique était de faire perdurer cet état pour ne jamais trop se figer ?

En créant Stranger, je souhaite rechercher chorégraphiquement le domaine de l’étrangeté et donner une/des forme/s à cette grande inconnue qui apparaît durant les changements, dont nous avons tant à apprendre. Je collabore avec l’artiste scénographe Margaux Nessi sur la recherche plastique de cette forme que je viendrai rencontrer en tant que performeuse.

J’imagine la pièce Stranger pour la boîte noire du théâtre, ou bien in situ, avec le public en proximité, placé en rond, en quadri-frontal ou en arc de cercle : un petit ovni, un prétexte à se mettre en relation, mêlant danse, scénographie, travail vocal, un côté clownesque et absurde avec l’interactivité entre l’espace et les personnes autour.

Pour mettre en lien la création de la scénographie, du mouvement et de la bande son, je vais travailler avec des techniques vocales et de bruitage artisanal et à travers le jeu entre ce que l'on voit et ce que l'on ne voit pas.

LA SEMAINE AU PÔLE 164 :

Je souhaite continuer la recherche chorégraphique / scénographique débutée en 2025, en lien avec un travail sonore et les techniques de bruitage. Je souhaite également faire quelques tests d’interactivité avec le public. Il y aura une sortie de résidence le vendredi 13 Février après-midi à 15h30.

 

Conception, interprétation : Anne Gaëlle Thiriot

Scénographie : Margaux Nessi

 

REPERES


Anne-Gaëlle Thiriot :

Danseuse, chorégraphe et enseignante, elle célèbre dans mon travail le “female gaze”, la diversité, la chair, les singularités qui font communauté, et une réflexion géo-écologique sur la condition humaine. Diplômée en Sciences de la Terre de l’Université de Paris 6 Jussieu, puis du conservatoire Trinity Laban à Londres, elle a été interprète et co-créatrice avec de nombreuses compagnies en Angleterre (h2dance, Glyndebourne Opera, Tara D’Arquian, Annie Pui Ling Lok, Tadam / Noa Zamir, etc.), et artiste associée avec Candoco Dance Company pendant 13 ans. Elle y a rencontré la chorégraphe Kimberley Harvey, avec qui elle a longuement collaboré et récemment co-créé Team with No Name (2023). Elle a également partagé la direction d’Exit Map avec Laura Doehler et Tania Soubry (2012-2024), créé plusieurs solos, duos et trios qui ont tourné au Royaume Uni et en Europe, et été assistante et chorégraphe sur plusieurs projets à grande échelle pour 50 à 200 performers à Londres (Destino, East Wall entre autres).

Elle travaille actuellement à Marseille avec Mathilde Monfreux, Andrew Graham, Fanny Soriano et d’autres, et a cofondé l’association La Mèche, avec Julien Dégremont, Yasmina Lammler et Liselotte Singer, à travers laquelle iels co-organisent les trainings du FIL et produisent des projets de création. Passionnée par les savoirs du corps, l’intelligence collective et la magie de la performance, elle est investie depuis 2002 auprès de publics très variés en situation de handicap ou non, s'affranchissant d’esthétiques physiques et de comportements normés et nourrissant la rencontre avec l’autre et sa diversité. Elle est aussi praticienne de la méthode Feldenkrais et danse et enseigne la technique release, la composition et le Contact

Improvisation très régulièrement, entre autres aux universités de Winchester, Roehampton, Goldsmiths et Aix-Marseille.

 

Margaux Nessi :

Scénographe, elle étudie d’abord à l'université Charles de Gaulle à Lille, en cinéma, puis à la Cambre à Bruxelles, d'où elle sort en 2012. Elle travaille principalement pour le théâtre, où elle collabore avec différent.e.s metteur.euse.s en scène, mais garde de ses études de cinéma un fort intérêt pour l’image dans sa composition et sa portée plastique. Elle accorde une grande importance à la dramaturgie et s’attache à mettre en avant les relations de sens pouvant émerger de juxtapositions visuelles. Elle travaille plus ponctuellement pour le cinéma ou la scénographie d'expositions. Elle travaille également en tant qu’assistante à la scénographie, au théâtre et à l'opéra.

Crédits les plus récents - Vents Forts, de Jon Fosse, mise en scène Gabriel Dufay, compagnie Incandescence, création MAC Créteil, février 2025 - Rien de Plus qu’un Peu de Moëlle, François Rabelais, mise en scène de Malte Schwind, compagnie en Devenir 2, création La Fonderie, octobre 2025 À la Ligne, de Joseph Ponthus, adaptation et mise en scène de Michel André et Julien Pillet, compagnie d’Ici Demain, création théâtre de la Joliette, Marseille, 2024.




 
 
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