28 Février > 4 Mars 2022
"Moving Still"
Le temps est une ressource dont la valeur est inestimable, le fantasme de tout homme serait de pouvoir le contrôler. Voyager dans le temps ? S’arrêter ? Revenir en arrière ? Repasser en boucle un moment exquis ? L’accélérer ? Faire une ellipse ?
Le mot temps provient du latin tempus, de la même racine que le Grec ancien τεμνε ν (temnein), couper, qui fait référence à une division du flot du temps. Selon les Définitions de Platon, le temps est « le mouvement du soleil, la mesure de sa course »
Le jour succède à la nuit, puis la nuit laisse place au jour, en passant par l’aube et le crépus-cule, inlassablement... Des intervalles entre des ciels aux nuances infinies, des gradations de clairs-obscurs et des abîmes ténébreuses.
Ces variations chromatiques qui rythment nos vies et régulent nos organismes sont une source d’inspiration pour «Moving Still». L’obscurité et la lumière influent sur notre comportement, sur nos perceptions, nous sommes des êtres sensibles aux ondes lumineuses, aux fréquences des couleurs...
Depuis la nuit des temps, la Terre tourne autour de son axe, puis le mouvement des astres est devenu une science et nous avons pris une unité de mesure pour découper le temps. Secondes, minutes, heures, jours, semaines, mois, années, siècles ... Pourquoi ressentons-nous le besoin de tout mesurer ?
Autant de précisions dans les mesures que de pistes pour l’expérimentation d’états lumineux, de fréquences rythmiques et de mouvements pour ce nouveau projet où s’entrelacent danse et arts numériques.
L’enjeu de « Moving Still » est l’exploration et la distorsion des notions spatio-temporelles qui délimitent la réalité. Jongler avec les corps, les mots, la chronologie, et ironiser notre besoin insatiable de contrôle pour finalement se laisser aspirer par les cycles d’une machine et entrer dans une faille temporelle.
Dans « Moving Still », la manipulation du temps est évoquée par une plateforme tournante robotisée, allégorie du cosmos. Grâce à cet objet, on peut bouleverser les repères, moduler la vitesse, reconstruire à l’in ni un moment sur-mesure. Sur scène, en maniant le mouvement dans sa dynamique, sa durée mais aussi en modifiant la perception du spectateur grâce aux jeux de sons et de lumières, donner l’illusion d’un temps élastique devient alors possible.
Que se passe-t-il lorsque l’on perturbe ces repères ? Notre esprit est-il réellement enclin à s’égarer, à comprendre que le temps n’existe pas ?
CHORÉGRAPHIE ET MISE EN SCÈNE : Sandra Français
INTERPRÈTES : Felix Heaulme, Kim Evin, Dalila Cortes
MUSIQUE : Martin Goodwin
LUMIÈRES : Léo Grospérrin
REPERES BIO
SANDRA FRANCAIS
Sandra Français fait ses premiers pas de danse auprès de Josette Baïz, d’abord dans le Groupe Grenade, puis dans sa compagnie professionnelle. Elle prend part à la formation ARSENAL DANZA en Italie et danse sous la direction d’Ismael Ivo. Elle travaille ensuite en Espagne et en Allemagne pour Avatara Ayuso. De retour en France, elle intègre plusieurs compagnies de la région PACA, la compagnie Artonik, la compagnie Mouvimento, la compagnie RIFT.
Parallèlement à son travail d’interprète Sandra mène des travaux de recherche chorégraphique, et crée la compagnie Éléphante en 2013. Avec son premier projet «Alpha», elle devient Lauréate de la Biennale des Jeunes Créateurs d’Europe et de la Méditerranée. Sa dernière création Onkalo a été présentée en automne 2018 à Klap Maison pour la Danse puis en tournée en France. Elle déploie à partir d’Onkalo, un projet performatif In Situ «Les Gardiens d’Onkalo» pour jouer la pièce dans des lieux insolites.
Passionnée par l’image , elle collabore régulièrement avec des réalisateurs et des photographes, notamment dans le monde de la mode. Diplômée d’état en danse contemporaine depuis 2015, elle donne des ateliers d’im- provisation et des workshops dans des écoles, des collèges ainsi qu’à l’hôpital.
En 2021, elle débute le projet «Mouvement Mix» en partenariat avec le Cabaret Aléatoire (Marseille), fusionnant le travail des Djs et celui des danseurs lors de performances improvisées de 30 minutes dans l’esprit d’un Boiler Room. Pour 2022, deux nouveaux projets sont en création « Moving Still », pièce pour 3 danseurs et un plateau tournant robotisé et «Utopy» solo pour l’espace public.
Camille Cottalorda Costumière plasticienne et scénographe
C’est son amour des textures, du mouvement et de la dynamique des corps qui la poussent vers le costume. Elle rejoint une formation Artisanat et Métiers d’Arts – Couture flou- , se forme chez des Membres des Grands Ateliers de France comme Fanny Liautard ou Françoise Hoffmann également feutrière Maître d’Arts. Elle poursuit son parcours en intégrant une FCIL Arts de la Mode. Elle travaille dans les ateliers de Chanel sur une collection Haute Couture, chez le designer Matejewski ou la modiste Blanche Abel où elle confectionne les costumes pour une publicité de Ferrero Rocher et des décors au Palais de la Bourse à Paris. C’est là qu’elle prend en main les bases des techniques de chapellerie, broderie main et machine, fleurs artificielles et plumasserie. Elle travaille pour des groupes de musiques, de théâtre et des court-métrages, comme pour la Ligue Contre Le Cancer.
Fascinée de nature et navigatrice, son amour de la voile la pousse à mettre en lien ses savoirs faires, ce qui la conduit tant pour la matière que pour la physique, peu à peu vers la scénographie. En 2018, elle rejoint l’association d’évènementielle T20, où elle se forme en décors, et développe un pôle performance/danse libre/bodypainting/costumée. En 2020, elle intègre plusieurs compagnies de danse à Paris, celle de Michel Onomo sur le spectacle Musical Instinct, la compagnie Sur le Pont pour le spectacle interactif de rue Frangines et la compagnie Moakosso pour lequel elle crée un costume mouvant relié au décor pour le solo FormLessNess.
Elle rejoint la compagnie Body Light Connectik'Art où elle rencontre Sandra Français et développe peu à peu son art, en axant son travail presque essentiellement sur de la récupération en transformant des matières tout aussi improbables qu'atypiques.
Forte de son parcours, elle aime transformer les corps pour les transcender et questionner le vivant.
Martin Goodwin Compositeur MAO
Batteur depuis l'âge de 10 ans, Martin est né dans un paysage musical dense et sera nourrit principalement de musique classique et traditionnelle avec des parents intermittents du spectacle multi instrumentistes.
Des formations en informatique et en prise de son studio vont se regrouper avec sa passion pour les musiques électroniques qu'il apprendra à dompter pendant des années avec des synthétiseurs et des samplers. Parallèlement il intègre le groupe de musique du pays de galles de ses parents et effectue plus d'une centaine de concerts à travers l'Europe sur une durée de 3 ans ainsi que l'enregistrement de deux albums en studio.
Désirant se concentrer d'avantage sur la musique électronique, cela deviendra sa priorité en tant que DJ et producteur de musique Ambiant et Techno sous le nom de Martin Goodwin. Une collaboration nouvelle aura lieu avec ses parents et le musicien (Mikael Dénécé) afin de créer une bande originale pour un son et lumière « Jeanne et ses chevaliers » qui sera joué durant l'été 2008 en Bretagne. L'année suivante c'est une série de soixante morceaux qui seront créés pour illustrer les spots publicitaires d’un cinéma.
Par la suite, il travaillera sur les musiques originales de plusieurs court- métrages filmés et réalisés par Romain Phillipe.
Ces dernières années, 2 albums et plusieurs EP sont produits pour des labels d'ambiant et dub techno tel que Silent Season, Alexandar, Northallsen et bien d'autres, se faisant connaitre des amateurs du genre.
Ayant travaillé pendant 10 ans dans le milieu du spectacle en tant qu'ingénieur du son, il s'est aujourd'hui mis à son compte comme illustrateur sonore, composition de musique de films, mixage et mastering au sein de son entreprise, MGS Mastering, basé à Nantes.
Compagnie ELEPHANTE
Depuis sa création en 2013 la compagnie Elephante réunit des artistes et performers interdisciplinaires (danseurs, comédiens, musiciens, vidéastes) mais aussi des professionnels de divers horizons (scientifiques, codeurs, graphistes) autour de formes d’écritures chorégraphiques actuelles.
À chaque projet, Elephante invite le spectateur à franchir les frontières nébuleuses entre réalité et fiction. En utilisant les progrès technologiques, elle plonge le public dans un théâtre d’expériences multiples, l’immergeant dans un univers contemporain fait d’images fantasmées et de corps dansants. Casques de neurosciences, objet lumineux ou robotisé, la compagnie arbore un travail minutieux autour du mouvement et des éléments qui peuvent l’enrichir ou le contraindre pour laisser émerger des chemins inattendus.
La chorégraphe Sandra Français y développe un langage chorégraphique singulier, à la recherche d’une forme universelle, du sophistiqué à l’accessible, en aiguisant au l des créations un mélange habile qui cherche à offrir la danse comme un moyen de rencontre et de questionnements. Elle embrasse des matières philosophiques, puis s’en remet à la danse, à l’intelligence de l’instinct, pour que le mouvement fasse éclater une authenticité qui parle aux émotions.
Sa démarche s’inscrit dans une recherche du mouvement intime, du détail et de la sensation. Jouant avec les perceptions et l’imaginaire du public comme des danseurs, cherchant toujours à créer une expérience. Inspirée par des faits scientifiques et par notre représentation du réel, elle applique au travers des corps, des théories qui deviennent des moteurs pour la créativité.
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